Être un investisseur responsable demande d’évaluer la santé financière des émetteurs, leurs perspectives de croissance et les risques auxquels ils sont confrontés. Mais au-delà des données financières traditionnelles comme le chiffre d’affaires ou le niveau d’endettement, analyser le positionnement des différents actifs qui composent les supports (actions, obligations, immobiliers) face aux grands enjeux Environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG) de notre temps donne aux gérants de précieuses indications pour effectuer leurs choix d’investissements.
Une analyse des actifs pas seulement financière
En matière d’approche environnementale, les gérants d’Ofi Invest Asset Management regardent, par exemple, comment une entreprise ou un État, gère ses besoins en énergies, ses ressources en eaux, ses déchets ou contribue à la réduction des émissions de carbone… En terme social, ils analysent le respect des droits de l’Homme dans les pays où ces entreprises opèrent, leur politique de recrutement, les mesures sociales mises en œuvre pour favoriser l’égalité femme/homme ou l’intégration des personnes en situation de handicap… Enfin, l’étude de la gouvernance leur permet d'évaluer les politiques anti-corruption, la rémunération des dirigeants ou encore le respect du droit des actionnaires…
Ces analyses extra-financières leur permettent de détecter très tôt les risques et opportunités auxquels les émetteurs seront confrontés et donc, de faire des choix d’investissement plus éclairés.
Analyses ESG : comment la baisse de débit d’un fleuve perturbe une économie ?
Le stress hydrique survient lorsque la quantité d’eau disponible n’est pas suffisante pour répondre à la demande ou qu’une mauvaise qualité de l’eau empêche son utilisation normale. Cette situation peut avoir des répercussions importantes sur les entreprises dépendantes de cette ressource naturelle et sur la santé d’industries entières. C’est ce qu’a démontré la période de sécheresse exceptionnelle qu’a subi le Rhin en 2018 et durant l’été 2022.
Le Rhin prend sa source dans les Alpes suisses et il est alimenté par la fonte des glaciers alpins pendant la saison chaude. Cependant, en raison du réchauffement climatique, les périodes de gel diminuent et les sécheresses estivales sont plus fréquentes. Le niveau des glaciers se réduit ainsi d’année en année, ayant pour conséquence une baisse importante du niveau du fleuve par moment.
Or, le Rhin traverse plusieurs pays et des industries entières en dépendent pour transporter leurs matières premières. Lors de l’assèchement de 2018, les barges transportant du charbon n’ont pas pu naviguer pour livrer leurs destinataires. De nombreuses centrales thermiques ont été gravement affectées provoquant plusieurs pannes. Le prix du charbon a alors augmenté et la pénurie a obligé les producteurs d’électricité à passer au gaz. Certaines stations-services ont manqué de carburant, ce qui a amené la Suisse et l’Allemagne à piocher dans leurs réserves d’urgence. Des industries entières (chimie, métallurgie, automobile…) ont été partiellement mises à l’arrêt par manque de matières premières, certaines usines fermant même leurs portes.
L’impact sur le résultat opérationnel de ces entreprises a atteint des sommes colossales. La société de chimie BASF, par exemple, a enregistré 250 millions d’euros de perte cet été-là. Elle a dû investir dans un plan d’urgence en cas de sécheresse (outils de suivi météo, plan d’approvisionnement par voie ferrée…). A l’été 2022, le faible niveau du Rhin a rendu très compliqué la navigation des péniches, ceci venant augmenter considérablement le prix du fret. Les entreprises de la chimie comme BASF, ont vu leurs coûts gonfler et ont même dû réduire leur niveau de production.
En analysant, par exemple, l’exposition des entreprises au stress hydrique et les mesures prévues pour gérer les pénuries d’eau, les gérants d’Ofi Invest Asset Management peuvent anticiper des risques qui n’apparaissent pas directement dans les bilans financiers mais qui auront un impact substantiel sur la survie de l’entreprise en cas de crise.
Quand les critères ESG deviennent essentiels à l’analyse de la dette des gouvernements…
Historiquement, les investisseurs jugeaient de la qualité d’une obligation d’État en analysant la situation financière du pays émetteur : ses perspectives de développement, son taux d’endettement et ses autres sources de financement. Cependant, les tensions politiques, économiques et sociales auxquelles sont soumis les gouvernements ont montré que cela ne suffisait plus pour évaluer correctement la solidité d’une obligation d’État. Il fallait intégrer des critères extra-financiers, c’est à dire Environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), pour bien anticiper tous les risques.
Prenons le cas des pays émergents comme les pays d’Afrique ou d’Asie. Bon nombre d’entre eux sont en plein développement. Cependant, même si certains publient des chiffres de croissance élevés, il existe des risques sur le plan ESG. De ce fait, les gérants d’Ofi Invest Asset Management analysent des facteurs comme la robustesse de la gouvernance du pays (respect du droit de vote, lutte anti-corruption, indépendance des autorités…), la solidité de l’infrastructure sociale (régime d’aide sociale et de retraite, respect de la démocratie et des droits de l’Homme…), les mesures environnementales (gestion des déchets, réduction des émissions de carbone, gestion des réserves de récoltes…) ou encore la stabilité politique.
Ce sont autant de facteurs qui stimulent la prospérité économique et la compétitivité d’un pays ou qui peuvent être source de conflits. Si les pays sont bien notés sur ces critères, il existera davantage d’opportunités pour les investisseurs, que ce soit au niveau des obligations émises par le pays ou au niveau des actions émises par les entreprises qui y opèrent.
Si vous voulez en savoir plus sur les critères ESG des supports accessibles dans nos contrats d’assurance vie et retraite, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un conseiller Abeille Assurances.
Rédigé par Ofi Invest Asset Management (anciennement Aviva Investors France)
Document non contractuel à caractère publicitaire à jour le 27/02/2023