Comment maîtriser ses risques professionnels ?

Comment lutter contre les incendies d’origine électrique dans les exploitations agricoles ?

L’information est parfois méconnue mais, dès qu’un professionnel emploie une personne sur son exploitation, qu’elle soit salariée ou non, même si elle fait partie de la famille proche, il doit respecter plusieurs obligations stipulées dans le Code du travail. Parmi elles, maintenir les installations électriques aux normes, en assurer l’entretien et la vérification périodique. Solution ? Les vérifications avec comptes-rendus Q18 et Q19.

Dans le secteur agricole, où l’auto-construction n’est pas rare, il est parfois difficile d’identifier les dangers provenant d’une installation qui s’est complexifiée au fil du temps.

Pour Xavier Rioult, Ingénieur Prévention : « Les risques sont souvent sous-estimés car méconnus. Les installations électriques défectueuses peuvent entraîner des conséquences graves, tant sur le plan humain que matériel. Elles peuvent conduire à un accident corporel, à l’incendie de bâtiments et leurs contenus, à la perte d’animaux d’élevage. Celles-ci, en plus du traumatisme psychologique qu’elles peuvent occasionner, impactent le bon fonctionnement de l’exploitation. Elles peuvent aussi venir compliquer les relations commerciales et venir causer un préjudice financier sur le long terme ».

Les bonnes pratiques ne sont pas toujours adoptées. Une installation électrique de qualité est conçue et adaptée à son environnement. « Il est courant de constater des équipements électriques situés dans les circulations d’engins, des matériels chargés de poussières, des équipements non suffisamment étanches aux solides et liquides pour l’ambiance auxquels ils sont exposés. Comme pour tous les domaines d’activités, faire appel à un professionnel coutumier de sa filière permet de profiter d’une installation adaptée à ses spécificités ».

Le saviez-vous ?
25 % des incendies seraient d’origine électrique selon l’Observatoire national pour la sécurité électrique (ONSE) - 2024

Identifier les risques, protéger les personnes

Il y aurait quatre causes principales d’incendie électrique selon l’INRS :  

  • La formation d’arcs électriques : malgré les idées reçues, l’air n’est pas un parfait isolant électrique, il peut conduire l’électricité entre deux points suffisamment rapprochés, la foudre en est un parfait exemple.
  • Le court-circuit, c’est-à-dire le contact entre la phase et le neutre ; l’élévation de l’intensité provoque l’échauffement des fils voire fait fondre leur gaine isolante.
  • Les défauts d’isolement liés, notamment, à la proximité d’une source de chaleur (assèche la structure et la dégrade) ; risque de contact des fils qui ne sont plus isolés avec des équipements métalliques (boîtier) ou courant de fuite (mauvaise connexion à la terre).
  • La surcharge électrique due par exemple à un disjoncteur non adapté à la puissance distribuée (vieillissement prématuré des câbles, augmentation des risques de fusion des fils…

Une installation électrique vit, vieillit, les connexions dans les tableaux peuvent se desserrer, les isolants se dégrader, la valeur de la résistance de terre n’être plus adaptée, les protections électriques dysfonctionner… Sans un suivi régulier contrôlant le bon état de sécurité de l’installation, on court le risque d’un accident lié à un défaut d’isolement, un incendie dû à un arc électrique. Le meilleur moyen de s’assurer de la conformité d’une installation consiste à procéder à une vérification périodique avec remise d’un Q18. Il s’agit d’une annexe au rapport de vérification réglementaire dit “rapport Code du travail” qui vient signaler des anomalies présentant des dangers, comme la présence de traces d’échauffement, l’inadaptation des dispositifs de protection contre les surintensités ou de l’empoussièrement par exemple pouvant conduire à un incendie et/ou une explosion.  
 
Cette vérification doit être effectuée tous les ans. Fabien Le Gall, Responsable de l’Ingénierie Prévention chez Abeille Assurances, précise : « L’expertise doit être complète d’où l’importance du choix du prestataire ».

La thermographie infrarouge pour visualiser les anomalies

Le contrôle Q19 vise, grâce à un contrôle effectué avec une caméra thermique, à repérer les échauffements anormaux dans les armoires, tableaux, coffrets… 

Avantage : l’activité peut se poursuivre normalement sur l’exploitation. L’opérateur passe en revue l’ensemble des installations et identifie les zones de chaleur. Là encore, un compte-rendu permet d’identifier les éventuelles anomalies, clichés et valeurs de températures à l’appui, avec des propositions d’actions correctives à mener et priorisation.

4 conseils de prévention(1) :

 Respecter les normes de conception et d’installation
 Procéder à des vérifications périodiques annuelles
 Permettre la coupure totale des installations lors d’une intervention 
 Se former à l’intervention sur les installations électriques

Pour suivre efficacement votre installation, la meilleure recommandation est de faire vérifier celle-ci annuellement par un professionnel. Cette fréquence de vérification est par ailleurs réglementaire concernant les exploitations employant des travailleurs. Pour identifier un professionnel, en cas de doute, tournez-vous vers votre agent général

(1) Source INRS

document non contractuel d’information générale à jour le 10/09/2024

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