Donation au dernier vivant ou comment améliorer la protection du conjoint survivant

Vous êtes mariés et vous aimeriez protéger votre conjoint en cas de décès. Avez-vous déjà entendu parler de la donation au dernier vivant ? Abeille Assurances vous aide à décrypter cette solution qui peut se révéler fort utile lorsque vous songez à préparer votre succession.

Le conjoint survivant, moins bien protégé que l’enfant à la succession

Lors d’une succession, en présence d’enfants du défunt, le conjoint survivant n’est pas bien protégé par la loi :

Part du conjoint survivant en présence d’enfants – Abeille Assurances  

Sans aménagement, le conjoint sera donc moins bien protégé que les enfants, ne pouvant même pas opter pour l’usufruit du patrimoine du défunt si son conjoint a eu un enfant d’une précédente union.

Renforcer la protection de votre conjoint grâce à l’ajout d’une donation au dernier vivant

Réservée aux personnes mariées, la donation au dernier vivant permet au conjoint survivant d’étendre son choix, et d’augmenter sa part reçue à la succession :

Part du conjoint en présence d’une donation au dernier vivant – Abeille Assurances

En plus de pouvoir opter pour l’usufruit en présence d’enfant non commun au défunt, le conjoint survivant peut choisir la quotité disponible qui est fonction du nombre d’enfants qu’avaient le défunt : la moitié du patrimoine en pleine propriété s’il n’avait qu’un enfant, un tiers s’il en avait deux, et un quart s’il en avait trois ou plus. Il peut enfin opter pour le quart en pleine propriété et les trois quarts en usufruit du patrimoine du défunt. 

 

Exemple : A son décès, un conjoint laisse une veuve de 82 ans et un enfant commun. Le couple, marié sous le régime légal, avait conclu une donation au dernier vivant :

Patrimoine du défunt : maison louée en bien propre – Abeille Assurances

Choix 1 : « usufruit des biens »  La veuve touche les loyers jusqu’à son décès. 

Choix de l’usufruit par la veuve – Abeille AssurancesSi elle et son enfant décident de vendre avant ses 91 ans, elle touchera 20 000 € (valeur de son usufruit) et l’enfant, 80 000 € (valeur de sa nue-propriété). 
Si elle vend à 91 ans révolus, sa part n’est plus que de 10 % soit 10 000 €.

Choix de la pleine propriété par la veuve – Abeille AssurancesChoix 2 : « moitié en pleine propriété » 

La veuve est en indivision avec son enfant = l’enfant peut demander à sa mère de lui racheter sa part.
Ils se partagent par moitié les loyers et les charges. Si, face aux charges d’entretien, ils sont obligés de vendre, la veuve touche 50 000 €.

Choix du quart en pleine propriété et ¾ en usufruit par la veuve – Abeille AssurancesChoix 3 : « quart en pleine propriété et ¾ en usufruit »  

La veuve touche l’intégralité des loyers jusqu’à son décès. S’ils vendent avant les 91 ans de la veuve, elle touchera 40 000 €*.

Le choix 3 est souvent le plus protecteur pour le conjoint survivant.

* ¼ de 100000 € + 75000 € x 20 % = 25000 + 15 000  = 40000 €.

Ce choix ne s’effectue qu’au jour du décès, sur les conseils du notaire et en fonction de la situation du conjoint survivant. Cette forme de donation ne produit ses effets qu’au décès du donateur : ce n’est qu’à partir de ce jour que la propriété des biens donnés sera transmise à l’époux donataire. Enfin, la donation peut être simple ou réciproque. 

Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi adapter votre donation au dernier vivant à votre situation. Elle peut limiter la donation à certains biens précis, ou au seul usufruit par exemple. Demandez conseils à votre notaire !  

Bon à savoir
L’usufruit qu’offre le code civil au conjoint survivant (sauf présence d’enfant non commun) par défaut porte sur la totalité du patrimoine du défunt. Celui qu’offre la donation au dernier vivant permet au conjoint survivant de refuser une partie du patrimoine en usufruit. Ainsi, il peut avoir intérêt à abandonner l’usufruit sur une maison secondaire où il ne va plus, mais dont il assumerait la totalité des charges s’il en était usufruitier. La donation au dernier vivant offre donc une plus grande souplesse de choix au conjoint survivant.

Combien coûte l’ajout d’une donation au dernier vivant à son régime matrimonial ?

La donation au dernier vivant est obligatoirement mise en place chez un notaire. Il conviendra de décider avec lui si vous optez pour une seule donation ou si vous convenez qu’elle soit réciproque, ce qui est le plus fréquent. Le tarif de cet acte notarié n’est pas réglementé ; selon les notaires, il vous en coûtera entre 150 et 300 € par donation soit entre 300 et 600 € pour ajouter une donation au dernier vivant réciproque. Des droits de 125 € seront à payer lors de la succession. Ces donations seront transmises par le notaire au Fichier central des dispositions des dernières volontés. Ce fichier est consulté par tous les notaires de France lors du décès d’un des époux ce qui permettra d’être sûr que la donation au dernier vivant sera prise en compte.

Une donation au dernier vivant est annulable

En cas de conflit, l’annulation de la donation au dernier vivant est possible, sauf si elle est incluse dans le contrat de mariage ; elle est alors irrévocable. Dans les autres situations, un simple testament ou acte notarié permet de l’annuler. Il est donc possible que seul un des époux prenne cette décision sans en avertir l’autre.
Au divorce, la donation au dernier vivant est automatiquement révoquée(1).

D’autres solutions d’aménagements matrimoniaux peuvent encore améliorer la protection du conjoint survivant ; il peut s’agir d’un changement de régime matrimonial, de l’ajout d’une clause de préciput pour les conjoints mariés sous un régime communautaire… Epargner sur un contrat d’assurance vie est aussi un excellent moyen pour protéger son conjoint, sous réserve de rédiger correctement votre clause bénéficiaire. Parlez-en avec votre conseiller Abeille Assurances !  

(1) Article 265 du Code Civil.

Document non contractuel à caractère publicitaire à jour le 23/05/2023

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